Le Damoiseau devient adulte, il apprécie le temps long et veut s’initier aux charmes du cigare, et c’est compréhensible.

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Un Damoiseau se doit d’être en forme ! Avant 18 ans, le cigare c’est non.
Il n’est pas chimique comme la cigarette, certes, mais reste nocif.
Plus d’informations : https://www.tabac-info-service.fr/questions-reponses/04_questions-mises-en-ligne/cigare-et-cigarette

Premier arrêt, le pays du Havane, Cuba. Symbole national, le cigare cubain est porté par des marques mondialement connues : Cohiba, Montecristo ou encore Partagas. On y parle de puro, car toutes les feuilles qui composent le cigare cubain proviennent de l’Île. Pour l’anecdote, à Cuba des lectores (lecteurs), lisent à haute voix dans les manufactures pour permettre aux travailleurs d’avoir accès à la culture. Certaines marques rendent ainsi hommage à de grands textes : Montecristo, Romeo y Julieta et Sancho Panza.

D’autres pays fournissent des cigares de qualité : le Nicaragua, la République Dominicaine et le Honduras. On parle souvent de « blends » car composés de feuilles de pays différents. Le Honduras propose des cigares généralement légers et adaptés aux novices. D’aucuns parlent de foin, purin et divin pour décrire les parties du cigare. Préférons, les termes – moins vulgaires – de premier, deuxième et troisième tiers ainsi que de tête et de pied. L’intérieur du cigare est composé d’une cape, sous-cape et tripe.

Le choix du module

On ne juge pas un livre à sa couverture, pour le cigare c’est pareil. L’apparence extérieure (taille, couleur ou bague) ne renseigne pas sur le goût ou la puissance d’un module. Le cigare se choisit en fonction du temps dont on dispose (30 min. à 2 heures).

Il y a plus de cinquante nuances de cape (Claro, Colorado, Maduro, Oscuro, etc.). Il existe plusieurs tailles et formes de cigares. Le diamètre s’exprime en cepo (ou ring). Certaines tailles (rapport longueur) portent des noms standardisés : Robusto, Corona, Churchill, etc.

Le cigare s’achète dans une civette : un bureau de tabac équipé d’un humidor (souvent tenu par un aficionado). L’Amateur de Cigare (https://x.com/cigarsconnect) répertorie les meilleures adresses de civette.

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Damoiseaux français, l’achat sur internet est prohibé et vous expose aux arnaques.

Le prix du cigare varie d’un pays à l’autre, d’un modèle à l’autre et il renseigne rarement sur la qualité de votre module. Ne soyez pas un fumeur de bagues ne jurant que par les éditions limitées ou exclusives, soyez humbles.

La conservation

Le cigare a besoin d’humidité (environ 68-72%). Le cigare peut être consommé en sortie de civette ou conservé dans un humidor (boite de cèdre avec un humidificateur) ou, pour les petits budgets, dans un tupperware avec un sachet boveda.

Dégustation

Le moment tant attendu par le Damoiseau : la dégustation. Restons clair et synthétique, les conseils d’experts se feront dans un autre fil. Un cigare a deux extrémités, l’une ouverte (le pied, que l’on allume) et l’autre fermée (la tête, que l’on coupe).

Première étape, il faut couper la tête du cigare. Il est impératif d’utiliser un instrument idoine : un coupe cigare (guillotine, poinçon, v-cut). Il y en a pour tous les budgets. Les dents c’est pour les experts, les ciseaux pour les cheveux et le couteau pour votre entrecôte.

Faisons un focus sur la coupe qui doit être franche et nette. Les cigares ont un bouchon, il faut couper à ce niveau. Si vous coupez trop court, vous pourrez recouper. Il faut couper entre les deux lignes rouges, idéalement au niveau de la ligne verte.

Prenons les bonnes habitudes dès maintenant. Sentez le pied et tirez sur le cigare encore éteint (tirage à cru) pour y déceler des arômes ou notes. Au début vous ne saurez pas forcément reconnaître les nuances mais avec le temps vous développerez votre odorat et votre palais.

L’allumage maintenant, autre étape cruciale. Allumettes, briquet à gaz ou bâton de cèdre vous avez le choix. Tout ce qui peut donner une odeur à votre cigare est à bannir (briquet à essence ou bougie).

Commencez par faire chauffer le pied du cigare en approchant votre cigare de la flamme. Ensuite, passez la flamme sur le pied afin qu’il devienne complètement rouge. Il est important que tout le pied soit brulé, comme l’exemple. À présent, il ne vous reste plus qu’à savourer.

Buvez de l’eau ! C’est votre compagnon idéal, mais vous pouvez l’accompagner d’autres boissons (café, thé, champagne, rhum, etc.). Avant de vous laisser partir, quelques conseils des Damoiseaux (#ManSplaining) car le cigare n’est ni une cigarette, ni une chicha.

Le cigare implique la détente, l’appréciation du temps long. Cela se traduit par le tempo lent, une à deux bouffées toutes les minutes, s’il s’éteint, rallumez-le. Si on tire trop dessus, le cigare va devenir acre. De plus, la fumée de cigare est très lourde elle ne s’avale surtout pas. Avalez la fumée et vous allez vouloir rejoindre Papa Johnny.

Le cigare ne doit pas rendre malade. Hydratez-vous pendant la dégustation, évitez de fumer à jeun. La sensation d’enivrement peut arriver (« se faire coucher par un cigare »), dans ce cas laissez le cigare de côté, prenez l’air et buvez de l’eau.

Au risque de décevoir la génération chicha (S/o Zifou), le cigare c’est différent : il ne se partage pas, ne se fait pas tourner et n’aura pas de goût raisin, fraise ou kiwi. Il a des notes végétales, boisées, épicées, etc…


La bague est décorative, elle ne marque pas la fin de votre cigare. Attendons que le foyer de combustion s’approche de la bague, elle se retirera plus facilement et vous pourrez continuer votre dégustation. Enlever la bague dès le début risque de déchirer la cape.

La cendre protège votre foyer de combustion, elle tombera toute seule. Inutile de cendrer en permanence, ce n’est pas une cigarette et vous n’êtes pas stressé.

Un cigare ne s’écrase pas, jamais. Il se laisse mourir dans le cendrier. Écraser un cigare c’est manquer de respect aux torcedores qui ont travaillés pour vous fournir cette vitole.

La Sélection des Damoiseaux

Cinq références sélectionnées pour un débutant, permettant d’accéder à tous les terroirs, légers, facilement trouvables en civette et pour toutes les bourses. (Prix : France métropolitaine au 1er juin 2021)

Davidoff – Signature 2000 (Rep. Dom.) Il nous aura sagement accompagné lors de ce thread. Un classique du catalogue pléthorique Davidoff, plutôt boisé avec de légères notes de café. Un bon cigare d’entrée en matière. Prix : 15,50 €

Flor de Selva – Corona (Honduras) Terroir réputé accueillant pour les débutants, ce module typé végétal est à la fois doux et stable, tout en procurant du plaisir. Vous pouvez aisément aller piocher dans le catalogue de la marque. Prix : 10,90 €

Hoyo de Monterrey – Epicure n°2 (Cuba) Un Robusto cubain aux notes florales et épicées, qui vous procurera une bonne heure de plaisir. Abordable et assez doux. Il se dégustera très bien après un repas ou même dans les rues de Rome. Prix : 14,30 €

Romeo Y Julieta – Mille Fleurs (Cuba) Un cigare rustique, boisé et accessible ; idéal pour accompagner vos balades en forêt. Il est adapté aux débutants et assez bon marché. Prix : 5,70€

H. Upmann – Half Corona (Cuba) Un cigare réussi et procurant beaucoup de plaisir malgré son format court. Probablement le plus puissant de la sélection, il sera le compagnon idéal de votre café. Prix : 5,80 €

Ainsi s’achève le premier article sur mesure sur le cigare. Avec tout cela, vous voilà prêt à devenir un véritable afficionado, comme les plus grands de ce monde.