La veste est à la base de la construction d’une tenue. À ce titre, elle est une pièce capitale dans le vestiaire classique masculin. L’idée sera ici de proposer une brève entrée en matière concernant ce vêtement qui offre une variété d’usages hors pair.
Le choix de la veste, s'il est judicieux, pourra faire toute la différence. Pour cerner l’objet de notre attention, rien de mieux qu’une bonne vieille définition Larousse. La veste y est définie comme un “Vêtement à manches, boutonné devant, qui couvre le buste jusqu'aux hanches”.
Partant de cette description, nous ferons le choix de nous concentrer ici sur les grands classiques à savoir la veste de costume et la veste dite “sport”. Chez les moins initiés, les deux notions sont souvent confondues.
Pourtant, il y a une différence fondamentale entre ces deux vêtements qui réside dans le fait que la veste de costume est toujours partie d’un ensemble au côté d’un pantalon et parfois d’un gilet, les différentes pièces étant confectionnées dans le même tissu.
La veste de costume pourra alors être croisée, comme Cary Grant ci-dessous, ou simple comme celle portée par Gianni Agnelli. En termes de tissus et de couleurs, bien entendu, il y en aura pour tous les goûts, pour toutes les saisons et pour toutes les occasions : de la laine sous toutes ses formes, du lin, etc.
Bien que cela ne soit pas impossible, il est toutefois assez difficile de dépareiller une veste de costume, du fait de sa construction généralement très structurée. La tenue étant plus formelle, la coupe est habituellement plus cintrée, le tissu et les couleurs plus sobres.
La veste sport se caractérise avant tout par le fait qu’elle n’est pas partie d’un ensemble et se porte ainsi dépareillée par rapport au pantalon.
À l’heure actuelle, il est vrai que l’appellation « veste sport » peut surprendre tant il paraît impromptu d’envisager les 42 kilomètres du marathon de Paris paré d’un tel habit. Cela dit, au début du siècle dernier, le sport n’était pas encore une activité à part entière.
Ce type de veste était dès lors porté dans les milieux les plus aisés pour pratiquer des loisirs tels que la chasse, tandis que le costume était de rigueur le reste du temps.
Ce n’est pas la seule différence avec la veste de costume : en règle générale, la veste sport arbore des motifs plus marqués avec une coupe plus ample. Elle est également usuellement moins structurée et plus texturée.
Ses caractéristiques en font donc un vêtement moins formel et plus polyvalent que la veste de costume. Le blazer peut, par définition, être considéré comme une « sous-catégorie » de la veste sport dès lors qu’il partage avec cette dernière le fait d’être porté de manière dépareillée et d’être moins structuré qu’une veste de costume.
Ainsi, par simplification, on peut se risquer à affirmer que tout blazer est nécessairement une veste sport mais que la réciproque n’est pas vraie. La particularité de la veste blazer se situe dans sa couleur presque toujours unie et bleue marine ainsi que dans ses boutons, nécessairement faits de métal.
Ce dernier peut se porter croisé – le blazer croisé étant d’origine militaire et puisant ses racines dans les vestes de la marine au 19ème siècle – ou droit – issu dans ce cas des clubs d’aviron à la même époque.
Dans les deux cas, ce sont des vestes qui peuvent se porter aisément avec des pantalons unis (le beige ou le blanc sont des solutions simples et efficaces avec un blazer, par exemple) voire même des jeans.
Pour le haut, la chemise fonctionnera toujours, mais on peut assurément troquer cette dernière contre un pull à col roulé (ou à col cheminée) durant les saisons froides et un joli polo en période printanière ou estivale.
Ces pièces, du fait de leur polyvalence, permettent d’être élégants tout en donnant un rendu plus décontracté et informel. N’hésitez pas à les agrémenter d’une jolie pochette.
La seconde partie de notre propos aura pour objet de parler brièvement coupe, taille et proportion.
Partant d’un constat simple : vous pouvez avoir une superbe veste, si elle ne vous va pas, le rendu sera mauvais. Dès lors, attelons-nous à brosser succinctement les écueils les plus courants qu’il serait de bon ton d’éviter.
Vos revers ne devraient pas être trop fins. Tragédie du prêt-à-porter généraliste ces dernières années, tout tend à s’amenuiser, et notamment les revers de veste. Nous vous suggérons d’opter pour des revers qui atteignent au moins le milieu de la ligne d’épaule.
À votre bon cœur si vous souhaitez des revers plus larges ! Plus les revers seront imposants, plus vous gagnerez en horizontalité – renforçant votre carrure – et moins ils le seront, plus l’impression de verticalité sera marquée allongeant et affinant de fait la silhouette.
Dès lors, ce sera à vous d’arbitrer mais une chose est certaine : un revers plus fin que la ligne d’épaule donnera nécessairement des proportions désastreuses et un rendu très (et trop) enfantin.
Votre veste ne devrait pas être trop courte : concrètement, le tissu devrait couvrir vos fesses. Dans le cas contraire, il s’agira de se résoudre au fait que votre habit est trop court et que le rendu sera inesthétique et inélégant.
Vous devriez éviter les vestes trop cintrées ou trop larges : le cintrage doit généralement apparaître au niveau du point de boutonnage actif, c’est-à-dire le bouton qui se ferme sur votre veste.
Pour une veste deux boutons classique, celui du haut, et ce point de boutonnage actif doit grossièrement se situer au niveau de la taille. Voilà pour les grandes masses. Quoi qu’il en soit, un juste cintrage ne saurait être excessivement marqué ni, à l'inverse, inexistant.
Le cintrage dépendra évidemment du degré de formalité de la veste mais ne doit jamais flirter avec les extrêmes. Une veste trop cintrée donnera un air étriqué et multipliera les plis disgracieux. Une veste trop large paraîtra trop grande et vous nagerez dedans, ce qui n’est pas le but recherché.
Attention aux épaules et à la longueur des manches : les épaules, qu’elles soient très structurées ou napolitaines (c'est-à-dire “naturelles” et sans padding) doivent tomber correctement.
Le vêtement doit venir épouser votre épaule et, si possible, la sublimer. Des épaules trop larges ou trop étriquées auront forcément et à minima un rendu médiocre.
Par ailleurs, il vous faudra veiller à la longueur de vos manches.
Le test adéquat se fera de la manière suivante : laissez vos bras pendre le long de votre corps et considérez qu’il faut que votre chemise dépasse d’environ 1 centimètre. Ce n’est pas une science exacte, mais il serait de bon ton d’éviter de trop s’éloigner de ce point de repère.
Gare au collar gap : le collar gap, c’est cet espace qu’on peut parfois observer entre le col de la chemise et le col de la veste. Ce dernier ne devrait pas exister et les deux cols se doivent de demeurer indissociables, l’un plaqué sur l’autre.
Vous avez là un petit aperçu des points d’attention à prendre en compte lorsque vous faites l’acquisition d’une veste. Toutefois, veillez à garder en tête qu’avec un bon retoucheur, la plupart de ces éléments peuvent être corrigés.
Bien que la difficulté et le prix de la manœuvre soient variables en fonction de la problématique : reprendre une manche trop longue sera chose plutôt aisée, tandis que s’agissant d’une épaule (ou pire, d’un collar gap) ce sera une autre paire de manches… sans mauvais jeu de mots !
A vos vestes, prêts, partez !